Pour vous informer de ce qui se passe, parce que cette affaire là n'as pas fait grand bruit pour l'instant. Elle n'est pas si surprenante que ça, car nous savons déjà que l'Etat contrôle les médias, mais à ce point...
La garde à vue de Guillaume Dasquié
Après une garde à vue de quarante heures, le journaliste Guillaume Dasquié s’est vu signifier, le 6 décembre 2007, sa mise en examen pour "compromission du secret de la défense", suite à une plainte contre X de Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la défense, et a été placé sous contrôle judiciaire par Philippe Coirre, juge du pôle Antiterroriste.
L’accusation porte sur les "détention et divulgation au public de renseignement ou fichier ayant le caractère d’un secret de la défense nationale" et fait suite à une enquête publiée dans Le Monde du 17 avril 2007 et consacrée au travail de la DGSE sur Al-Qaida, dont un fac-similé d’une note classée confidentiel-défense du 5 janvier 2001, intitulée "projet de détournement d’avion par des islamistes radicaux", et une autre montrant le comité exécutif de la mouvance terroriste, et une note de la DGSE mis en ligne sur le site geopolitique.com au sujet des "ressources financières d’Oussama Ben Laden".
Le journaliste d’investigation a été interpellé par des agents de Direction de la Surveillance du Territoire (DST), à son domicile, qui a été perquisitionné. Malgré son refus de dévoiler ses sources, des documents de juillet 2000 à octobre 2001 trouvés par les policiers leur auraient par la suite permis d’interpeller un membre de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE).
On s’était déjà étonné, le mois dernier, de la perquisition infructueuse menée dans les locaux de l’agence de presse Capa pour récupérer les rushs du documentaire réalisé par Marc Garmirian sur l’action de L’Arche de Zoé au Tchad, aujourd’hui, ce sont les sources journalistiques qui sont ciblées.
C’est ainsi que Reporters sans frontières s’offusque et alarme, estimant qu’on "ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites, au sein des services de renseignements ou d’un cabinet d’instruction, à un journaliste qui divulgue des documents méritant, en l’occurrence, d’être portés à la connaissance du public. Guillaume Dasquié a fait son métier. Il ne doit pas être traité ainsi".
Si la législation française reste pour le trop évasive en ce qui concerne les sources, malgré l’article 109 du Code de procédure pénale, qui prévoit que tout professionnel des médias interrogé sur l’origine de ses informations a le droit le plus strict de garder le silence, on se demande pourquoi le projet de loi qui concerne ce sujet, conçu en 2005, a donc tant de mal à sortir des tiroirs.
Et si dans notre pays, il devient difficile d’informer sur des sujets touchant à la sécurité, surtout d’Etat, il sera bon de rappeler l’article 10 de la Convention européenne des Droits de l’homme sur la "liberté d’expression". Et, hélas, ce ne sera pas la première fois.
Voicila source: http://www.france5.fr/revuetcorrige/index-fr.php?page=emission&id_rubrique=26&id_article=67
En fin de page il y 'as d'autres liens.